A ] Technique
Comment est effectuée l’anesthésie loco-régionale ?
L’objectif est d’inhiber les nerfs du bras, de la main ou des doigts responsables de la sensibilité du bras.
Les nerfs sont repérés sous échographie, associée ou non à un neurostimulateur puis un anesthésique local est injecté autour avec le maximum de sécurité.
Les ponctions peuvent être faites sous l’aisselle (bloc axillaire et canal huméral), au niveau du coude et de l’avant bras (bloc tronculaire) ou vers la clavicule (bloc sus et infra claviculaire). Le site dépend notamment du type d’intervention.
Le geste est habituellement peu douloureux. Pour les patients les plus anxieux, un relaxant peut être donné avant d’effectuer l’anesthésie. Une crème anesthésiante peut également être utilisée avant la ponction.
Après l’injection, des sensations de fourmillements et/ou de chaleur peuvent apparaître transitoirement. Elles sont normales et témoignent de l’action de l’anesthésique local.
Puis le bras, la main ou les doigts seront insensibilisés. La disparition de la motricité est également normale.
L’efficacité/qualité de l’anesthésie est testée quelques minutes après afin de valider le passage dans la salle d’opération.
L’effet de l’anesthésie dure entre 2 et 24 h en fonction du produit utilisé et est donc efficace durant toute l’intervention et la période post opératoire.
La reprise des boissons et aliments ainsi que les traitements habituels est rapidement possible après la sortie du bloc opératoire dans la grande majorité des cas sauf consignes particulières de votre anesthésiste ou chirurgien. Des antalgiques (médicaments contre la douleur) peuvent être donnés si besoin en relais de l’anesthésie.
Des consignes de sécurité ainsi qu’une attelle type écharpe seront mis en place à la sortie du service d’ambulatoire.
B ] Avantages
Quels sont les avantages de l’anesthésie loco-régionale ?
L’anesthésie loco-régionale permet d‘insensibiliser la région opérée sans entraîner de perte de conscience. Il est cependant possible d’associer une sédation permettant d’induire un état de somnolence notamment pour les patients les plus anxieux.
Plus de 8000 anesthésies loco-régionales sont réalisées tous les ans au Pôle Santé Oréliance et l’équipe privilégie ce type d’anesthésie pour la chirurgie de la main (> 95% des interventions).
Actuellement nous utilisons l’échographie pour toutes nos procédures ce qui permet de repérer les nerfs et d’injecter l’anesthésique local avec le maximum de sécurité.
Ces techniques modernes et validée par les société savante (SFAR) permettent:
- d’avoir une anesthésie permettant une chirurgie optimale
- d’éviter les nausées / vomissements post opératoires en évitant notamment le recours à la morphine et ses dérivés
- de diminuer le risque d’effets secondaires liés à une anesthésie générale (trouble de la mémoire, maux de gorge…)
- d’avoir une analgésie postopératoire de grande qualité et très confortable
- de reprendre une alimentation et les traitements habituels le plus rapidement possible
- un retour à domicile plus précoce
L’anesthésie loco-régionale est donc une technique particulièrement adaptée à la chirurgie ambulatoire notamment pour le membre supérieur.
En cas d’intervention en urgence, l’anesthésie loco-régionale permet également d’éviter le risque de régurgitation du contenu gastrique avec son corollaire dramatique qui est l’inhalation bronchique.
C ] Inconvénients et risques
Quels sont les inconvénients et les risques propres aux anesthésies locorégionales ?
Tout acte médical, même conduit avec compétence et dans le respect des données acquises de la science, comporte un certain risque. Les conditions actuelles de surveillance de l’anesthésie permettent de dépister rapidement les anomalies et de les traiter.
Des ecchymoses notamment en cas de prise de médicament anticoagulant, une irritation locale dans la zone d’injection du produit d’anesthésie, ou bien des sensations anormales dans le territoire du nerf, comme des fourmillements, ne sont pas exceptionnelles.
Toutefois, on note que ces troubles neurologiques minimes peuvent apparaître dans moins de 0,4% des cas. Cette fréquence est à l’heure actuelle probablement surévaluée du fait d’une évolution rapide des techniques de repérage des nerfs avec notamment l’utilisation de l’échographie. Ces lésions neurologiques sont transitoires et régressives dans leur très grande majorité (< 1-3 mois).
Quelques cas seulement de lésion nerveuse résiduelle sont décrits, alors que des centaines de milliers d’anesthésies loco-régionales sont réalisées chaque année dans le monde.
De façon exceptionnelle, des complications graves (convulsions, arrêt cardiaque ou respiratoire) ont été décrites. De même, l’allergie ou l’infection secondaire sont extrêmement rares.
Si le fait d’être conscient vous angoisse, l’anesthésiste pourra vous proposer une sédation en plus de l’Anesthésie loco-régionale.
Sachez que, bien que conscient, vous ne verrez pas l’intervention chirurgicale qui sera masquée par un drap stérile.
Enfin, l’Anesthésie loco-régionale peut être insuffisante et nécessiter une seconde injection voire un complément par une anesthésie générale. Cette dernière possibilité est rare car avant le début de l’intervention, nous testerons avec vous l’efficacité/qualité de l’anesthésie.